Nos projets
Explorez les projets innovants du Cabinet LOGOS qui témoignent de notre engagement envers l’épanouissement des groupes vulnérables et l’amélioration de l’employabilité au Cameroun.
- Organisation de sessions d’université d’été/université alternative dans divers domaines de la connaissance.
- Un projet d’information et de formation en Communication-santé en préparation qui a fait l’objet d’une communication au colloque international « La gouvernance dans tous ses états » – Libreville (Gabon) – 17-18 mars 2025 – Centre d’Etudes et de recherches en droit des institutions Politiques. Université Omar Bongo.
Nous considérons avec l’OMS que la gouvernance de l’action sanitaire repose sur l’idée fondamentale que les ressources à la disposition du monde pour améliorer la santé des populations pourraient être déployées de manière plus efficace et plus équitable. (https://apps.who.int/gb/ebwha/pdf_files/eb133/b133_16-fr.pdf). Il se trouve que la parole, et la communication au sens large, ne constituent pas les moindres de ces ressources du fait de leur importance centrale dans la gouvernance globale du fait humain en général et des interactions entre le soignant le soigné en particulier. Elles sont reconnues comme un outil central de la prise en charge en médecine (Cf. Tourneux et Métangmo 2010 notamment).
Or, en ce qui concerne l’action sanitaire, si les politiques publiques accordent une attention soutenue à des aspects tels que les plateaux techniques, l’accès au médicament, les ratios médecin/patient, etc., la gestion de la communication apparaît comme le parent pauvre du système de santé. Cette situation peut installer le soigné, mais aussi le soignant, dans ce que nous appelons la « précarité communicationnelle ».
La « précarité communicationnelle » constitue l’une des causes d’échec des traitements administrés aux malades. Elle impacte négativement la prise en charge car elle se manifeste par un ensemble d’effets indésirables (fortement intriqués les uns aux autres) et concernant aussi bien le soigné que le soignant : erreurs médicales aux conséquences parfois irréversibles, non-adhésion au traitement, erreurs de dosage, insécurité linguistique, médiocrité du niveau d’empathie, hermétisme du technolecte biomédical, asymétrie exacerbée entre soignant et soigné, etc. Sans compter les actions en justice que ces malentendus peuvent déclencher.
Relativement bien documentée en Europe et en Amérique du Nord (la littérature scientifique en langue anglaise parle de « suboptimal communication »), la précarité communicationnelle dans le domaine de la santé humaine se vérifie en Afrique. Bien plus, elle s’y trouve exacerbée du fait de fragilités sociales et économiques avérées : outre la faiblesse de la formation aux compétences communicationnelles déplorées sous d’autres cieux, nous pouvons citer comme facteurs les éléments suivants : gestion inappropriée de ce multilinguisme quasi consubstantiel des territoires africains, sous-scolarisation, accès limité à la littéracie en santé, surtout au sein de la population féminine, etc.
UN PLAIDOYER DES PROPOSITIONS CONCRÈTES
Notre projet se veut non seulement un plaidoyer pour la sensibilisation des pouvoirs publics à cette problématique, mais encore un ensemble de propositions concrètes en vue de la prise en compte de la gestion de la communication comme un des déterminants de la santé (ODD 3). Fort heureusement, des continuités anthropologiques et linguistiques en Afrique en général et en Afrique centrale en particulier pourront fonder des actions transfrontalières concertées et efficientes dans le domaine de la communication santé. Ces actions ouvriront la voie à une avancée notable par rapport à un droit humain fondamental affirmé par des instruments juridiques nationaux, sous régionaux et internationaux : le droit au bien-être et à la santé, le droit de comprendre et de se faire comprendre.